Il me traîne comme ça sur quelques mètres. Comme
il porterait un de ces cartons. Sans ménagement mais pas violent non plus. Puis
il me lâche quand le trottoir est totalement dégagé. Cette prise en main grossière, humiliante,
m’aurait autrefois mis en colère. Là non. Je l’ai acceptée. Et même j’en
redemande. L’odeur m’accompagne, s’enrichit d’une senteur d’orange. Sillage bouleversant,
comme si elle était là. Qu’elle me tenait. Puis c’est effroyable. Car ce n’est
pas elle à mon bras.