Les questions affluent dès la sortie de
l’Institut. Darc semble plus secoué que moi. Je suis démoli mais j’exprime
exactement le contraire. Un sourire, grimace hideuse, qui ne veut pas me
quitter. J’en ai honte aujourd’hui. L’automne se montre plus agressif...L’hiver
est déjà là, prêt à bondir sur la ville. On le sent sur la peau. On devine sa
volonté de fer.
Au ciel, un bleu fade qui se méfie des griffes. Des traînées blanches qui pourraient être lacérées facilement. Je réponds aux
questions avec cet hiver en embuscade. Elles portent sur mon emploi du temps, celui
de Céline. Sur notre relation. Je ne pense même pas à parler de son désir
soudain d’enfant. Encore moins de ma crise chez Xavier ou de ma maladie.
Nous sommes à la voiture J’ai les mains posées sur le toit
du véhicule. Un toit froid comme la salle d’autopsie. Darc n’arrête plus de
soupirer. Il ne sait plus comment me prendre. Je le sais à la façon qu’il a de
fuir mon regard. Le grand et svelte lieutenant s’est un peu voûté. Des rides
supplémentaires et des cauchemars en plus.