Je m’approche d’une femme qui ressemble à Céline. Je
murmure quelque chose. La voix sûrement pleine de sanglots. Un geste trop vif,
elle se met à hurler. Puis court en gueulant et disparaît dans une petite foule
compacte à l’angle des rues de Siam et de Lyon.
Les gens me regardent avec inquiétude. Je suis
bien habillé, mais j’inspire de la crainte. Enfin la rue de Siam s’éloigne. Longue
et large voie vers le précipice. Je m’y cogne et je fais peur aux jeunes
femmes. La rue me rejette. Comme un élément infecté. Je marche, je regarde partout. Frénétiquement. Les petites rues les places qui parsèment le
centre-ville sont des refuges. De l’ombre des silences. Un kiosque des chevaux de
bois. La rue Emile Zola est si proche...A l’écart de l’artère enflammée.
Malgré sa nature paisible, cette rue m’a toujours inspiré
de la méfiance. L’annonce de la maladie avait déjà abîmé le plaisir de l’installation
dans ces nouveaux locaux. Alors aujourd’hui...Je me traîne dans un amas de
constructions, d’automobiles, de signes incompréhensibles.