jeudi 21 juin 2012

94-

« On ne m’aura jamais. A cette heure je suis peut-être encore en ville, peut-être ailleurs, à l’étranger, dans une autre région...Ta femme est la mienne désormais”.

J’ai un mouvement de recul, brutal et spectaculaire. Darc le prend pour lui. Les yeux mi-clos s’ouvrent soudain en grand. “ Vous êtes médecin, Monsieur Cabon, un confrère pourrait vous soutenir”.

Je cherche désespérément Céline dans un coin de mon cerveau. Qu’elle me parle ! Qu’elle me rassure ! N’importe quoi, pourvu que je puisse revenir, que le tueur se taise.
  
Cette présence est trop récente, pour que je sois en mesure de l’analyser sereinement. Le ciel se couvre à nouveau. Nuages blancs qui tamisent les rayons féroces de la fin de matinée. Je présente mes excuses à Darc, et lui promet que je vais me faire aider. Aujourd’hui même. En chemin vers la voiture, j’égrène ce que j’ai à accomplir.

La mère de Céline, le cabinet, les funérailles prochaines.