La conversation a duré environ une demi-heure.
Pendant laquelle nous avons roulé sans but précis. Je lui ai dit que je
tiendrai le choc. J’ai ajouté que je prendrai des calmants, que je résisterai
en mémoire de Céline. Les choses que l’on dit...
Darc a-t-il eu l’intuition que j’avais perdu la
tête ? A-t-il douté de mon innocence ? En dépit de ma conviction. A-t-il
flairé l’odeur de l’agresseur dans l’habitacle ? Ou avait-il besoin d’un répit
supplémentaire pour évacuer la chair et le sang de son esprit ?
Une boucle urbaine. Le long d’usines modernes, de
constructions universitaires fraîchement repeintes, de lotissements tout juste
sortis de terre. Un parcours qui ressemblait furieusement à une dérive
routière. Une errance périphérique. Je demande quand je pourrai enterrer ma femme.