lundi 11 juin 2012

90-

La conversation a duré environ une demi-heure. Pendant laquelle nous avons roulé sans but précis. Je lui ai dit que je tiendrai le choc. J’ai ajouté que je prendrai des calmants, que je résisterai en mémoire de Céline. Les choses que l’on dit...

Darc a-t-il eu l’intuition que j’avais perdu la tête ? A-t-il douté de mon innocence ? En dépit de ma conviction. A-t-il flairé l’odeur de l’agresseur dans l’habitacle ? Ou avait-il besoin d’un répit supplémentaire pour évacuer la chair et le sang de son esprit ?

Une boucle urbaine. Le long d’usines modernes, de constructions universitaires fraîchement repeintes, de lotissements tout juste sortis de terre. Un parcours qui ressemblait furieusement à une dérive routière. Une errance périphérique. Je demande quand je pourrai enterrer ma femme.