« Survivre »...Je me demande si le terme
n’est pas indécent. La souffrance appartient à Céline. Son calvaire Place
Dusquesne. Si j’ai souffert c’est d’une autre façon. J’ai dû partager ma vie,
mes pensées, mon quotidien avec son bourreau. Ce fut une expérience terrible. Ce
ne fut qu’une expérience. J’aurais pu me détruire. Il m’en a souvent donné
l’ordre. A chaque fois, je m’en suis tiré. Je devrais être mort.
Darc me rattrape, alors que je marche vers le
portail électrique pour rejoindre ma voiture. Il souhaite me rendre visite chez
moi, dans la semaine. L’enquête risque
d’être difficile. Mais elle mobilisera toutes les énergies. C’est une promesse qu’il me fait en me regardant d’une étrange manière.
Les yeux marron clair, derrière des lunettes
argent, sont presque fermés. Comme s’il réfléchissait intensément. Des rides se
creusent au niveau de ses pommettes. Un visage raviné qui transpire la
concentration et la fatigue. Le dépit aussi.