mercredi 6 juin 2012

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Et la hantise du tueur qui prend forme petit à petit. Ainsi qu’une terrible fascination. Le capot froid de la voiture est insupportable. Darc n’est pas pressé...Il reprend des couleurs malgré la fraîcheur. Il redevient doucement un véritable enquêteur. Ses questions sont beaucoup plus distantes, mais précises.

Cette journée à l’hôpital a été difficile. Longue et stressante. Silence, solitude, médicaments, incertitudes. Je ne peux pas écrire la journée. Pour combler les heures, je pense à mes notes. Même si la main est paralysée. En dehors de cet exercice, je n’ai pas encore retrouvé mes repères. Dès l’aube je suis pris d’angoisses. Comme une télévision déréglée. L’image est salopée par des interférences. Alors que la nuit la liaison est meilleure. La transmission presque parfaite.  

Je n’ai pas répondu aux questions trop personnelles sur notre relation. L’omission me sert de bouclier. Même si Darc semble être un flic redoutable, et qu’il prend cette affaire très à cœur. Il ne me soupçonne pas, j’en suis sûr. Bien qu’il parle d’un test ADN, c’est une étape indispensable. J’entends les mots “routine” et “aspect déplaisant”. La nature du meurtre, la sauvagerie.