Et la hantise du tueur qui prend forme petit à
petit. Ainsi qu’une terrible fascination. Le capot froid de la voiture est
insupportable. Darc n’est pas pressé...Il reprend des couleurs malgré la
fraîcheur. Il redevient doucement un véritable enquêteur. Ses questions sont
beaucoup plus distantes, mais précises.
Cette journée à l’hôpital a été difficile. Longue
et stressante. Silence, solitude, médicaments, incertitudes. Je ne peux pas
écrire la journée. Pour combler les heures, je pense à mes notes. Même si la main
est paralysée. En dehors de cet exercice, je n’ai pas encore retrouvé mes
repères. Dès l’aube je suis pris d’angoisses. Comme une télévision déréglée. L’image
est salopée par des interférences. Alors que la nuit la liaison est meilleure. La
transmission presque parfaite.
Je n’ai pas répondu aux questions trop personnelles
sur notre relation. L’omission me sert de bouclier. Même si Darc semble être un
flic redoutable, et qu’il prend cette affaire très à cœur. Il ne me soupçonne
pas, j’en suis sûr. Bien qu’il parle d’un test ADN, c’est une étape
indispensable. J’entends les mots “routine” et “aspect déplaisant”.
La nature du meurtre, la sauvagerie.