vendredi 15 juin 2012

92-

Comme plus tôt dans la matinée, il est immédiatement abordé par une collègue, puis par des agents en uniforme. Des bribes de phrases volent dans la cour. Morceaux d’enquête préliminaire qui donnent à la lumière ombragée une teinte mauvaise.  Darc ne repousse pas ses collègues. La paroi latérale en granit argenté du commissariat est subitement réveillée par le soleil venant de faire une apparition. Un croissant de feu qui peine à réchauffer l’atmosphère. Une ombre à mes talons, qui me parle et me nargue.  

La tentation d’agripper Darc par un bras. De lui hurler que l’assassin est ici...Ma panique à l’idée de vivre avec un tel monstre...Cette machine à tuer est dans mon cerveau. Je dois m’accrocher au monde sensible. Même s’il n’en sort que des atrocités. Les personnes qui entourent le lieutenant semblent effarées. Une vague invisible mais puissante me fait tanguer. Je voudrais que l’on me sorte de ce territoire glacial. Darc m’informe alors que ma présence n’est plus nécessaire. Pour l’instant.