mercredi 27 juin 2012

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Mon front est brûlant. En revanche, le bout de mes doigts est gelé. La mort commence par là. Mon portable est éteint. Ils m’ont probablement contacté, sans succès. Explorer une ville amputée. Des lieux familiers soudain déchirants. Comme errer dans un cimetière ou s’abîmer dans la boue. Toute cette vie autour de moi...
 
Ces affiches, ces boutiques avec leurs mannequins en plastique, ces passants enveniment la disparition. Plusieurs fois, j’ai la tentation du pire. La rejoindre, sans plus attendre. Le tueur prend un malin plaisir à vider la cité de sa matière sensible. A casser les rues illuminées et grouillantes. Il brandit le visage de Céline. Pauvre lambeau qu’il secoue et qu’il accroche à l’entrée d’un commerce ou sur une façade.