mercredi 13 juin 2012

91-

Darc accélère. Nous fonçons plein sud, vers le coeur de la ville. “Vous devrez patienter quelques jours”. La métropole métastasée est derrière nous. La radio crache à présent un flot de paroles sourdes. Elle était éteinte. Puis, si basse que je n’y avais pas prêté attention. Après l’avoir allumée, Darc a monté le son. Manière de rompre la discussion. Mon attention se porte péniblement sur les panneaux publicitaires, nombreux et colorés. J’ai le sentiment de régresser. Les détails ne m’apparaissent pas. Je déraille...Je m’invente un personnage, sur lequel je projette toutes les horreurs. Les monstruosités qui se promènent dans mon cerveau. 

Nous abordons l’hyper centre. La rue du commissariat est très proche maintenant. Nous pénétrons sur le parking. Le lieutenant coupe le moteur. Il descend du véhicule et m’attend. L’air farouche et soulagé. Il est dans son élément ici. Sur son territoire. Il n’est plus voûté, et retrouve la prestance d’un flic en pleine possession de ses moyens.