lundi 21 mai 2012

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Le trou à la place de son visage se remplit déjà de souvenirs. Je ne sais pas combien de temps ce miracle va durer, mais j’en profite au maximum. A cet instant je peux tout entendre. Porté par une force qui jaillit littéralement de Céline. Darc ne me répond pas. Espère-t-il que je ne revienne pas à la charge ?  
  
-  « Le chien ! Vous avez parlé d’un chien ! » 

Le légiste prend la parole. Darc réprime un énorme soupir de soulagement. 

-  « Il faut autopsier complètement pour établir les faits avec certitude...Le visage a pu être détruit par l’agresseur, comme il a pu être dévoré par un chien au cours de la nuit...» 

Darc l’arrête sèchement. “C’est bon Docteur... Je crois que Monsieur Cabon a compris le contexte...” Ensuite il recouvre le cadavre, en détournant la tête quand le drap parvient au niveau de la plaie béante à la place du front, du nez, des lèvres et du menton. 

Des lèvres qui me murmurent à l’oreille : “Je suis près de toi”.   Un leurre qui m’a souvent aidé par la suite. Ou, selon les jours, précipité dans un souterrain.