vendredi 25 mai 2012

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Darc est conscient de ce que je vis. Il sait que je viens de rentrer en enfer. Je me souviens parfaitement qu’il a pris à partie le médecin légiste. Je suis immobile devant le drap blanc. Dans mon cerveau, le processus de dévastation s’accélère.   
  
La réticulée, ce réseau de fibres du système nerveux central qui gouverne la vigilance, est envahie, détournée puis reformatée par l’horreur. Reprogrammée pour me détruire. Dans cet espace délocalisé où les convictions, la tolérance, les jugements moraux ou sociaux, n’ont plus de sens. Je jouis soudain d’un sentiment de disponibilité absolu. Ce que je vois appartient à l’indéfini.   
  
Mon système immunitaire devient fou et se retourne contre moi. Tout comme se retourne contre lui-même un univers gorgé de sang, de fractures et de coups. Darc tente de m’entraîner à l’extérieur de la salle. Il n’y parvient pas.
 
-  Monsieur Cabon, nous devons partir...J’ai des questions à vous poser...”.