mercredi 16 mai 2012

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Le corps dégage, et c’est un mystère, une certaine sensualité. Je m’obstine à le trouver beau. Seuls les détails infimes m’importent. Les os cassés mais saillants, la peau déchirée mais saine par endroits. Le ventre est épargné...Le tueur a violé, il s’est acharné, pourtant c’est le seul lieu de son corps qu’il n’a pas massacré après son acte 

Darc ne s’était pas aperçu de mon retour. Lorsqu’il se retourne vers la table d’autopsie et qu’il réalise que j’ai tout entendu, il pâlit. L’expression de sa gêne est aggravée par la lumière de la pièce. Ces néons blafards.  

Le légiste se gratte la tête, puis cherche un espace où il pourrait se cacher. “Un chien ?”, leur embarras est presque comique...Au moins je ne suis pas le seul à sentir le sol se transformer en marécage nauséabond. Je dirige mes yeux sur les parties intactes du corps de Céline. Il y en a très peu. Je parviens à ne plus voir un cadavre mutilé. Je vois ma compagne. Je la devine derrière les blessures.