lundi 3 septembre 2012

118-



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour cette nuit c’est terminé. Si je continue je vais m’effondrer. Et tout va revenir. Mon refus de sortir de la chambre passe mal. Le psychiatre considère que c’est encore une régression. J’ai d’abord refusé de voir les autres en salle commune. Mais je participais toujours aux ateliers imposés. Saloperies d’activités thérapeutiques...La nuit prochaine sera le meilleur des traitements. Comme toutes les autres.
 
La place gronde d’une animation extraordinaire. Une véritable foire macabre presque jouissive. Foule massée derrière un ruban orange. Barrières au milieu de la route,  véhicules de police et puis une bâche verte tendue au-dessus d’un massif. Bien sûr la dépouille de Céline n’est plus dessous. Elle est à l’institut. Le ciel est comme une laisse de basse mer : sable façonné par le ressac, nuages joliment formés.
 
Par une porte ouverte, j’aperçois une vieille femme qui se tient d’une curieuse façon. Le corps tordu un pied à l’extérieur sur le trottoir. Tordu par la curiosité. Dévorée par l’envie de voir quelque chose. Au diable si la vue convoitée doit la traumatiser pour le restant de ses jours.