mardi 18 octobre 2011

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Je commence à trembler. Pris de véritables convulsions. Les ombres hostiles se déplacent…J’entends des injures, je reçois des crachats. Je décide de me relever et de cavaler. Debout je pousse un hurlement. J’assène un coup dans le ventre d’un agent…Il trébuche un peu, me barre la route.

Un autre flic est dans mon dos. Je le sens. Sur la droite : des collabos. Sur la gauche : des collabos. Des gentils qui veulent nettoyer la honte qui recouvre leur jolie place, si coquette, si typique. S’ils m’attrapent, demain les journaux titreront : “les habitants de la place Machin ont débusqué le violeur”.

Merde ! J’ai pas tué Céline ! Plus aucun doute là-dessus. Mais la place Machin sera à nouveau digne et tranquille. Ils pourront à nouveau se réunir en associations, comités de citoyens ou de rénovation urbaine. Je les déteste tous.

Je suis debout. Je mords, je crache et je pourrais fracasser la tête de n’importe quel abruti qui s’opposerait à moi. Ils m’ont empêché de creuser…Elle était peut-être à quelques centimètres de moi. Des os, des fragments, des traces de sa présence, un objet, des choses à elle, un ongle, une lentille, une boucle d’oreille, une armature de soutien-gorge, un tube de rouge à lèvres, un carnet...Un lien quelconque qui me relierait à elle.