Alors je poursuis sans but...Où les vivants, sans
doute, rencontrent les morts. Comme le veut la légende. Ou la religion. Ou ma
peine. Ce vide que je vois se faire autour de moi. Au sens propre, les rues
sont désertes par ici. Au sens figuré, il me reste mon père. Plus une ombre qu’une
présence. Et c’est tout. Je me souviens très bien, alors que la chaussée
devient chaotique, à cause de travaux abandonnés, avoir senti dans mon dos un
air glacé. Une main froide en fait, à même la peau. J’ai su qu’elle serait
toujours là désormais. Le même sentiment qu’à l’annonce de ma maladie. Tout
aussi violent. Cette chose me pousse. Elle ne me guide pas. Elle me précipite dans
un trou. Celui, sans doute, où les vivants rencontrent les morts.