jeudi 25 avril 2013

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Je regrette les instants mourants que nous avons partagés. Cette nuit, comme suspendue, les cent mètres de cette rue, les maigres indices d’une survie échangée...La sienne contre la mienne. Sa voix contre mes yeux...Tous les corps transpercés contre un seul, celui de Céline. Il me fait comprendre qu’il en a entendu parler...De ce massacre. Qu’une rumeur court dans le quartier. Comme quoi le visage de la victime aurait disparu. Il m’a écrit tout cela, très vite, une écriture fine et précise. Pas du tout affectée par l’alcool. Ou blessée par les impacts de la guerre. J’ai conservé ce papier, les phrases déposées dessus comme des éclats de voix.