mercredi 26 juin 2013

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Ils obligent à errer, dans sa vie, le passé. Comme un pavé humide. Glissant. Instable. A ne jamais rencontrer le tangible, la chair perdue. Chaleur au bout des doigts. Dans les draps salis, de présences aimantes. De rapprochements au parfum triste ou si gai. De parfum d’envies, désirs assouvis, négligés. Alors que les ateliers forment cette masse énorme, hérissées de  lumières pâlissantes, Karl m’en détourne. Nous avons emprunté une rue, à la résonance apaisante. A l’étroitesse ensorcelante. Je revois très bien nos ombres écorchées par le crépi des vieux immeubles. L’odeur que traîne cette ville, les jours plongés dans la bruine. Lambeaux des papiers peints, bois gonflés, portes traînant sur des parquets soufflés. Soulevés par une eau marine. L’odeur nous accompagne tout au long de cette voie si longue.