jeudi 8 décembre 2011

31-

La femme de Xavier, Lucie, pose un gâteau sur la table. Elle ne travaille pas avec nous. Elle a son propre cabinet. Je demeure imperturbable, alors que Céline commence également à s’étonner de mon attitude.

Quand elle est soucieuse, sa beauté s’illumine. Son visage se couvre d’une soie humide. Son regard s’approfondit...Il dégage quelque chose d’intense. De très dur et d’irrésistible. Afin de lui ôter cette expression de souffrance, je souris doucement, pour elle seule.

Je ramasse de la boue et je me l’applique sur les yeux. Sans guérir. Je crois que ce soir-là j’ai vécu ma première crise. J’ai commencé à réfléchir, à mélanger les Evangiles. A me perdre dans l’Ancien Testament. A mettre en doute mes capacités professionnelles. Tout ce que j’avais patiemment élaboré et construit. On n’ouvre pas chaque matin un cabinet médical comme un garage. Cela nécessite une mise en condition, ou l’absorption d’anxiolytiques. Ou encore d’alcool pour les plus dépressifs.