mardi 27 décembre 2011

35-


Certaines nuits sont plus difficiles...Je me sens trop fragile pour écrire. L’angoisse me grignote lentement. Jusqu’à devenir un monde à part entière. Les ombres, les mouvements, les couleurs, les bruits les plus familiers deviennent des ennemis.

Je n’ai pas la force d’appeler au secours. Ni même de prendre un antidépresseur dans le pilulier posé sur la table de nuit. Le sentiment d’être transparent. A la merci d’une petite cuiller, d’une poussière ou de l’écho d’une voix qui transperce la porte, de la porte elle-même.

La simple idée d’une petite cuiller me déstabilise. Parce qu’avec on peut énucléer. Parce qu’avec on peut creuser. J’imagine ce que je pourrais ainsi déterrer. Céline, un cadavre en décomposition, un animal crevé, un pneu, un sac poubelle rempli d’ossements, ma propre tête...Que sais-je encore.

La poussière a le pouvoir de me désintégrer. Si elle me touche, elle me brûlera jusqu’à la dernière cellule.

Les électrochocs servent à vider le cerveau de ces phobies. A le remettre en phase avec l’univers. Parce que, paraît-il, l’univers n’est pas une menace permanente. La mélancolie est une maladie grave que l’électricité apaise. Voire guérit, on dit ça. Je n’ose pas penser à l’énergie nucléaire.