lundi 2 janvier 2012

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Depuis que je mets de l’ordre dans mes souvenirs, je surmonte le plus souvent ces rudes périodes nocturnes....J’ai la force de reprendre mon bloc de papier et un crayon. Puis de noircir des pages. Ce qui compte à ce stade...Aller au bout du récit. Avant que la pénombre devienne insurmontable.

Hier, j’en étais resté à ma première crise chez les Costigan.

Je vais mieux, avant même que Xavier m’ait injecté quoi que ce soit. En revanche, je dois quitter cette maison très vite. Je m’y sens en danger. Nous avons pourtant dîné dans une grande pièce aux couleurs chaleureuses. Les murs d’un beau vert pastel. Les rideaux jaunes foncés. Des meubles tout neufs. Une cheminée anthracite aux formes galbées. Derrière l’épaisse vitre coulissante qui protège le foyer s’agite en silence un feu rassurant. On dit ça...Il l’est pour les autres. Ces flammes me brûlent les membres. Ce n’est même pas vraiment la saison des feux de cheminée.

Le malaise s’est atténué. L’anxiété...La sensation d’étranglement...L’insécurité... Tout ça s’éloigne, c’est vrai. Mais j’ai encore des frissons. Et l’engourdissement s’est généralisé, comme la transpiration. J’ai peur que la maladie progresse plus vite qu’elle ne le devrait si je reste ici. Pudique et inquiète, Céline prend les choses en main.