mercredi 18 janvier 2012

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- “C’est à cause du bébé ? J’ai été un peu brutale tout à l’heure...”.

Je remonte d’un coup à la surface. Céline me regarde. Les yeux et le front plissés.

- “Non, bien sûr que non. Ca n’a rien à voir avec toi...Xavier a raison. J’ai beaucoup trop travaillé...Pour le bébé, je t’ai dit ce que j’en pensais. Je suis d’accord”.

Ma réponse est trop sèche. Je sens que Céline est choquée. Elle desserre brusquement son étreinte. Mais je suis incapable de choisir d’autres mots. Comme si l’obscurité qui menace de m’envahir commençait déjà à me couper d’elle. Je l’entends mais je ne la vois plus. Je l’entends. Mais je ne peux plus lui répondre. Je comprends le sens de ce mauvais rêve dans le parking...

La maladie vient de m’exploser à la gueule. Une bombe à fragmentation. Depuis un mois je l’étouffe. Nous nous engageons sur le boulevard Sébastopol qui surplombe la gare et la mer. Un flot d’odeurs marines, industrielles et routières, se mêle à la pluie. Parfois une odeur d’arbres et d’herbe mouillée adoucit l’effluve qui parfume le boulevard.