vendredi 6 janvier 2012

38-

Je reprendrai le fil de tout ça demain. La benzodiazépine m’assomme.

Un coup qui meurtrit la chair sans l’entamer. En apparence, tout est normal. Xavier nous accompagne jusqu’au portail de son jardin qui s’étale devant la maison. Deux surfaces minuscules d’un gazon parfaitement taillé. Quelques rosiers plantés sur la gauche, sous la fenêtre qui correspond au salon. Un banc en bronze, ces motifs de rose, sur la droite, sous la fenêtre de la cuisine.

Allez savoir comment, et surtout pourquoi, je me souviens de détails aussi précis.

Lucie est derrière son mari, dans l’allée séparant les deux petites étendues gazonnées. Une écharpe mauve en alpaga autour du cou. Elle ne doit pas avoir chaud...Elle ne porte, sinon, qu’un pull clair dans une maille très fine. Elle croise les bras et saute discrètement d’une jambe sur l’autre.

Nous passons la grille noire. Un signe à travers les barreaux. Un dernier regard appuyé aux Costigan. Un œil sur la maison peinte en bleu ciel. La lanterne, genre marine en laiton, fixée au-dessus de la porte d’entrée donne aux briques rouges incrustées de chaque côté de la façade un aspect étrange. Les dessins géométriques que forment ces barrettes semblent s’animer. Des personnages sombres se mettent à bouger sur les murs. Ils descendent dans le jardin.