vendredi 16 mars 2012

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Ma fatigue au volant est terrible. Je ne croise sur la route que des autobus...Les premiers services matinaux. Ils sillonnent le centre-ville encore trempés et brillants. Ils sortent des dépôts, propres et vides, et défilent dans l’aube par intervalles. La plupart des chauffeurs conduisent toujours vêtus de leur blouson, le col relevé. J’espère le sommeil. Mais je dois être attentif.

Boulevard Sébastopol, je trouve une place immédiatement. Ce qui est rare, nous n’avons pas de parking privé. Ce matin, le sort m’a réservé un emplacement, au plus près de notre immeuble. Si près, que je ne regarde pas la rade par-dessus le parapet noir qui surplombe la gare. Le jour est plus franc, la lumière plus nette. Comme mes idées. J’ai hâte de revoir Céline, de lui présenter mes excuses pour l’escapade nocturne...Dans l’ascenseur, je tente de me redonner une contenance. Les cernes sous les yeux, la barbe, la chemise sale...La glace est impitoyable.