mercredi 21 mars 2012

64-

9ème étage. Le palier est envahi par une odeur rafraîchissante de citron, qui me soutient jusqu’à la porte de l’appartement. A l’intérieur, je jette tout de suite un œil au fond du couloir. Afin de sentir la présence de Céline. De capter quelque chose de son sommeil, de son corps enfoui sous les draps. Impression désagréable : je ne capte rien. Le vide, un froid étrange. Personne n’a dormi ici cette nuit.

La sensation se diffuse, comme un mauvais parfum, dans mon esprit. Je dépose mes clefs dans un vide-poche. Je longe le mur du couloir, après avoir examiné le salon. La pièce semble pétrifiée. En marchant dans le couloir, je pousse la porte de la grande salle de bains. Déserte. La cabine de douche est sèche, comme le lavabo et la baignoire. Les produits de toilette et de beauté n’ont pas été déplacés.

Ca me glace le sang. La sensation, alors que j’arrive devant la porte de notre chambre, est à présent intense. Elle se traduit par des crampes à l’estomac et des palpitations cardiaques qui se mélangent avec les cendres de la nuit brûlée à l’alcool.