Le standard sonne. Laure pose la main sur
l’appareil. Elle décroche si lentement que l’appel se volatilise.
Je n’ai pas le courage d’en dire plus, si personne
ne m’aide. Ils s’attendent, c’est probable, à ce que je leur dise qu’elle a été
victime d’un accident de la route. D’une défaillance cardiaque précoce, ou d’un
stupide accident domestique. Certainement pas qu’elle a été assassinée dans la
nuit. Qu’elle a fini son existence dans un massif, presque nue, totalement
défigurée.
Ces minutes m’aident à comprendre l’attitude du
lieutenant Darc. Lui qui me disait “il n’y a pas de méthode pour ça”.
Aussi j’applique à la lettre sa non-méthode.
- « On
l’a tuée cette nuit, et violée sûrement. Son visage a disparu ».