J’aborde la rue Emile Zola, pourchassé par la joie
odieuse du tueur. Je passe devant le restaurant “Les yeux de la nuit”...Une
sueur froide me tétanise. L’entrée du cabinet médical. Porte épaisse en verre, montants
en granit, bois clair avec des incrustations d’aluminium. Pour ça, nous nous étions offerts les services d’un architecte.
Je pousse la porte, avec dans le ventre la sensation que doivent ressentir les malades. Un mélange de stress et de
réconfort. J’y suis parvenu. La ville, ses rumeurs et ses flux, sont dans mon
dos. Ce que je dois maintenant annoncer à tous, je me dis que c’est comme une amputation. L’ambiance est électrique, ils sont sur la défensive, prêts à me
sauter dessus. Laure, la secrétaire, me fusille du regard. Xavier sort de son
bureau, l’allure sombre et agressive.