vendredi 27 juillet 2012

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Je les quitte tous les trois. Xavier me dit qu’ils vont s’occuper de ma clientèle aussi longtemps qu’il le faudra...

Le jour se lève. Le bruit d’un chariot dans le couloir...Combien de temps ai-je encore passé à noircir des feuilles blanches ?

Une journée interminable m’attend. Je n’ai plus personne à voir...Sauf en pensées. Des présences...

Celle de mon père, qui m’a élevé seul. D’une mère morte quelques années après ma naissance. D’un cancer. Et là, allongé dans un lit d’hôpital, je réalise que je n’ai jamais vécu son absence comme un traumatisme. A sept ans, je suis orphelin de mère, avec un père qui travaille comme un fou. Pour oublier la disparition de sa femme, pour être un exemple, pour maintenir un semblant de normalité...J’ai grandi dans ce vide. Même si, autour de moi, je sens comme une armature très solide. Elle me tient debout, alors que je suis la plupart du temps seul dans l’appartement de la rue Amiral Linois.