mercredi 8 août 2012

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Je demande à mon père s’il est possible d’éteindre la télévision. Il s’exécute. Nous sommes dans le salon. Une grande pièce assombrie par d’épais rideaux qui ont fini par durcir. Ont-ils seulement été lavés depuis la disparition d’Elisabeth ? Il me semble que non.

Je m’aperçois seulement maintenant que l’appartement est à l’abandon. Le gros du ménage est assuré par une aide extérieure. Pas de poussière trop voyante et étouffante. Pas non plus de désordre significatif. Mis à part les traditionnelles revues médicales toujours dispersées sur la table basse. Des revues dont les abonnements sont  périmées depuis des lustres. Pourtant ça me saute aux yeux aujourd’hui. Il y a dans l’appartement comme un air vicié, malodorant. Une odeur malade. Tout paraît usé jusqu’à la trame. Figé dans un carcan de malheur.