vendredi 10 août 2012

110-

De longues minutes nous nous laissons porter par cette atmosphère aphone. L’un en face de l’autre. Je m’inquiète de son apathie. Il est assis de travers dans le canapé. La bouche si humide que j’ai l’impression qu’il bave. Non...Il ne bave pas. Juste incapable d’articuler.

Plus je le regarde moins j’ai envie de lui demander de l’aide. Il est si prostré et lointain...La vie ici a disparu, remplacée par un climat laborieux. Une ardeur au travail qui donnait l’illusion que les choses continuaient sans trop de mal. Parfois c’était presque drôle de le voir se battre ainsi contre le vide. Il faisait de son mieux. Mais j’ai dû être cruel involontairement. J’en prends conscience alors que je suis comme lui désormais.