Le clébard
se déplace sur les bords du carré. Il ne pénètre jamais à l’intérieur. La
truffe mouillée et soyeuse laisse des traces de morve par terre. Le pelage est
d’une perfection admirable. Ses muscles saillants bougent au moindre mouvement.
Je conduis sans
rien voir. Le chien prend toute la place dans ma tête. Parfois il secoue le
lambeau qu’il tient fermement. Avec une délicatesse sadique. Tel un trophée. Le
témoignage de sa supériorité. Il en prend soin, c’est évident. De temps en temps,
il cligne des yeux. Ouvre un peu sa mâchoire en acier. Histoire de remettre
bien en place le morceau de chair. Puis il recommence à faire des allers et retours
le long de l’étoffe.