Les motos et
les scooters qui filent entre les voitures comme des fauves à la chasse. Moi aussi,
je chasse. Si je tiens à me rendre place Dusquesne c’est pour m’imprégner du
crime. Le toucher comme s’il s’agissait d’un objet. La place est un écrin. Elle
est recouverte d’un carré de soie noire qui brille dans la lumière blessante de
la mi-journée.
Au milieu de l’étoffe, le corps de Céline blanc et intact. Très vite remplacé par son seul
visage. Sur l’un des bords du carré, un chien de combat. Un Pitbull, un rottweiler...Ce
que vous voulez. Je n’arrive pas à identifier la race. Tout ce qui compte c’est
que ce soit un chien affreusement puissant. D’une laideur et d’une force inhumaine. Dans sa gueule, un morceau de peau. Ce n’est pas le visage. C’est
seulement un grand morceau de peau prélevé sur le corps. Peut-être dans le dos.
Dans les yeux noirs de l’animal, pas la moindre étincelle de vie. Sauf, en
cherchant bien, un grain de satisfaction féroce.