A l’instant où je l’embrasse sur la joue, une
certitude me déstabilise...Je ne le reverrai jamais. La très nette conviction,
alors que je retire mes lèvres de sa peau blafarde, que je pars pour un trop long voyage. Ecartelé entre le réel et un imaginaire furieux.
J’ai refusé de sortir de ma chambre aujourd’hui. A
cause des lumières. Si je mets un pied dans le couloir, la lumière va me
transpercer les yeux. Les conséquences n’ont pas tardé : visite du psychiatre,
la mine découragée.
- « C’est dommage...Vous progressiez ces
derniers temps. »
Et comme d’habitude, lorsqu’ils sont dépassés par
les événements, recours à la chimie. Ils peuvent toujours s’exciter. J’ai
appris à jouer avec les traitements.
C’est sur le trottoir, devant l’immeuble en sortant,
que j’ai pris en pleine face un puissant rayon de soleil. De longues minutes furent nécessaires avant de retrouver une vue correcte.