Je m’allonge...Ces voyages incessants finissent
parfois par m’assommer. Même à cette heure paradoxale. La seule où je puisse
écrire. Au silence torturé de ce lieu, sa retraite inquiète, rompue par les cris
ou des pas. De repos, de vrai repos je veux dire, il n’y a point...Plongé dans ce
calme neurasthénique, rien n’est jamais vraiment apaisé. Rien n’est jamais
vraiment inoffensif. Les images, elles, continuent à défiler, dans un ordre
tragique. La porte de l’appartement est grande ouverte,
l’homme me pousse à l’intérieur, m’assoit sur une chaise en paille.
J’appréhende son logement d’un seul coup d’œil.
Le désordre est évidence...Je ne m’attendais à
rien d’autre. Je suis juste à nouveau saisi par le parfum qui embaume l’espace.
Etrange césure, entre la volupté de cette odeur, et la pauvreté du lieu.
Quelques meubles dépareillés, en mauvais état. Certains sont même à deux doigts
de s’effondrer. L’homme me sert un verre d’eau, puis me propose une bière, en
me montrant simplement un pack éventré sur le sol. Près d’un minuscule réfrigérateur. J’accepte
la bière.