Et les muets
parlent, les morts ressuscitent...Son infirmité, à cette heure, était une source infinie d’apaisement. La voix intérieure, qui depuis le matin me
terrorisait, ce double intime du tueur, avait disparu. Je croyais même avoir retrouvé la mesure de ce qui était arrivé. Juste une autre illusion. Bienveillante
celle-là. Disposée à me rendre Céline pour un temps. Un temps seulement. Alors
pourquoi lutter...Me convaincre que je suivais toujours un chemin chaotique ?
Je ne sais pas son nom...Je connais un fragment de son histoire. Je ne sais
rien d’autre. Cet intérieur miteux, minuscule. Dans lequel pourtant je me
sentais à l’aise.
Mon appartement sur rade, les tableaux, les photos. Cette chaleur esthétique dans laquelle je baignais...La maladie l’avait
déjà amplement altérée. Mais il en restait quelque chose. Le sentiment qu’elle
me survivrait. Elle me quitterait, me laissant dans le noir. Céline en
profiterait encore. Elle s’y consolerait peut-être.