mercredi 9 novembre 2011

19-

Le jour, le temps est une débâcle. Une fracture que l’on essaie de réduire. Grâce à un dosage rigoureux de cachets, d’injections. D’exercices et d’ateliers.

Sous contrôle, je suis un itinéraire balisé. Une rééducation temporelle. La journée est ainsi rythmée...On me reconnecte au temps. Sa maîtrise...On me dit que c’est le signe d’une bonne adaptation.

L’adaptation, on me dit que c’est le chemin de la guérison. Un chemin silencieux, un peu ennuyeux. Plus de chants qui m’invitent et m’attendent quelque part. Mais, je reste avec elle. Auprès de sa dépouille, de ses cheveux souillés, de ses yeux clos. Une déesse désarticulée, toute recouverte d’épines et de bleus.

Les vêtements lacérés. Les larmes sèches. Des cris encore enfermés dans la poitrine. Une peinture au couteau...Toile de maître...Et criminelle.