jeudi 17 novembre 2011

23-


- “Je veux un enfant.”

D’une voix forte, le souffle court, Céline m’interroge. Je n’ai rien à opposer à ça. J’en suis incapable. Je n’ai pas besoin d’un enfant. J’ai besoin de sa présence à elle. De ses objets, de ses poudres, de ses vêtements.

Si je réponds non, je perds tout. Avec sa conversation, sa confiance aveugle. Je perds son indulgence, je plonge aussitôt. Rien ne me retient vraiment. Sinon sa présence. Je me remémore ses gestes du matin. Imprimés dans ma conscience, et son brouillard tenace. Elle frotte son visage avec ses mains, s’étire dans le lit. Sa poitrine déborde un peu de la nuisette. Les pieds en pointe, ses cuisses paraissent plus fines. Elle attrape un serre-tête sur la table de nuit. Elle le dispose sur son front et le fait basculer en arrière sur ses cheveux blonds.

Les traits dégagés, le corps libéré du sommeil, elle se lève.