lundi 6 février 2012

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Je suis devant la photo d’un autre enfant. Accroupi dans la neige. Il est contre un rondin de bois et un grillage. Son visage dépasse d’un vêtement en matière polaire. Il a les mains jointes et son expression est semblable à celle de l’adolescent allongé que continue d’observer Céline. Une expression empreinte de gravité et de tristesse. Derrière lui, un homme à tête de bouquetin, près d’une cabane.


Peu à peu je me laisse envahir par la magie inquiétante de la photographie. Je n’oublie pas Céline bien sûr...Seulement les ondes que dégage le cliché m’isolent d’une curieuse façon. Emporté par ces personnages muets, à la détresse abyssale. Ils essayaient de nous dire quelque chose. Maintenant je sais quoi. Cette exposition était prémonitoire...Elle nous a suivis. Elle a marqué au fer rouge notre vie commune, jusqu’à son terme. Des êtres interrompus dans un élan gracieux et morbide.