lundi 20 février 2012

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Je découvre, posé sur la table de la cuisine, un petit mot. “Je repasse à la maison vers 17 heures. Le rendez-vous chez Sophie est à 19 heures. 8 rue de la République. Appelle-moi dans la journée...”.

Une furieuse envie de travailler me démange. Le contact des patients. Le rythme d’une journée avec des corps à moitié nus. Les plaintes, des maladies graves ou bénignes...Je ne pense plus qu’à ça. Dans la voiture, à nouveau le parfum de Céline, qui se perd cette fois dans le flux de l’air impulsé. A cette heure la circulation est fluide. Je me laisse glisser sur le bitume, traçant de belles trajectoires. Des lignes parfaites. Mon père, lorsqu’il conduisait ainsi, tout en finesse, disait qu’il peignait.

Curieuse expression qui me poursuit jusqu’au cabinet. Rue Emile Zola. En me garant j’aperçois Xavier un peu plus loin sur le trottoir. L’espace d’un instant, j’ai le sentiment que ma vie ne s’est pas écroulée. La bruine a cessé. Les nuages s’amincissent, même si la luminosité reste d’airain. Xavier se dirige vers moi. Il ouvre ma portière. Un grand sourire fend son visage maigre.