vendredi 10 février 2012

49-

D’autres rencontres, d’autres discussions. Et Céline était venue s’installer chez moi. Nous avons tissé notre quotidien. Une distance sublimée par une attirance jamais démentie jusque-là. Puis mes yeux m’ont trahi. Des regards fixes d’enfants implorants dans le silence et le froid se sont réveillés en moi.

L’aveuglement, ma descendance, la première faille, les premières gênes...

Je n’ai pas envie d’actionner la télécommande qui pilote les volets électriques. La vue d’un horizon réfractaire qui se défait dans son propre néant est fascinante. Avec un effort, on distingue des nuances grisées sur le fond noir. Des rideaux délicats de pluie qui se déplacent dans la rade. Et ce rond de lumière blafarde qui peine maintenant à se maintenir en vie.

Toute la journée une lourde écume est venue s’échouer à la lisière de ma chambre. Des embruns, une neige qui poudroie, les ossements de son corps en poussière de glace.