lundi 27 février 2012

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Une bête s’est glissée dans mon cerveau. Sa rage est énorme, mais silencieuse et froide. Alors que mes collègues sont motivés par des jours lumineux. Tout est en ordre. Le partage des parts. De la société médicale. De la société immobilière. Le partage de la clientèle et des gardes.

Xavier est un ami depuis la faculté. Bertrand...C’est plus récent. Je ne le connais pas vraiment. Le seul avec lequel je pourrais parler de mon problème, c’est Xavier...Mais je ne le fais pas. Les temps se brouillent. Je sombre au moment précis où notre association décolle. Entre nous, il est à présent question d’argent. De remboursements, de dossiers médicaux, de repas en commun. J’ai envie de sauter par-dessus bord, d’abandonner cette entreprise. Puis la peur me dévore, je me noie. La bête se déplace comme un fauve. Elle me demande d’attendre. De jouir de l’impuissance et de la peine que j’inflige.

Regarde ! Regarde les êtres d’amour se flétrir et mourir de l’espérance !

Dans cette chambre, de plus en plus anxiogène au fur et à mesure que je revis ce début de journée - banal et terrifiant – je saisis l’ampleur de mon décrochage...Et de la faute.