lundi 2 septembre 2013

179-

Mais aucune chance qu’il le trouve en moi cet homme. Il est mort celui-là, et depuis longtemps. A-t-il seulement existé ? Il peut sombrer Karl, sombrer dans son délire. Fouiller ce local, le défoncer s’il le veut. Je n’y trouve rien à redire. Il finit par comprendre, et cesse de me braquer avec son faisceau lumineux. Avec acharnement, il retourne chaque carton. Chaque parcelle de sa conscience militarisée. Il repart en guerre. Elle est de retour. Dans sa tête, elle reprend vie  
 
Comme il a dû tuer ce Karl, au corps massif, avachi. Comme il a dû y prendre du plaisir, puis en souffrir. Que peut-il arriver de pire...Devenir ce tueur professionnel. Devenir ce tueur. Le rester. Et se dire qu’au fond, il n’y a pas d’autre solution. Ici comme là-bas. Que de détruire l’origine de son malheur. Après ? Après quoi...Rien. Mais ce n’est pas l’essentiel. Survivre, peut-être. C’est bien. Survivre oui... Se replier dans une pièce. Prendre du poids. Ou maigrir. Négliger sa tenue, le ménage. Finir par être foutu à la porte de son logement. Revenir sur ses pas.  Mais où ? Au mieux, tourner en rond. Ecumer les lieux fantômes de sa fuite. Cette armurerie en est un pour Karl. Il m’indique du doigt un petit escalier au fond du magasin. M’y entraîne ensuite par le bras.